Jean-Pierre Monciaux nous a quittés.

Jean-Pierre Monciaux

Crédits photos Franck Boileau pour La Montagne

Tragique nouvelle qui plonge tous ses proches dans une profonde tristesse. Nous sommes totalement sidérés. C’est au matin du lundi 11 décembre, alors qu’il commençait à profiter pleinement de sa toute récente retraite et avec plein de projets en tête, que Jean-Pierre nous a quittés, victime d’une crise cardiaque au matin. Il était en pleine forme, continuait à s’entretenir, n’avait probablement pas de problème de santé particulier.

Quelques jours avant, nous discutions pêche et vacances au soleil, là où, avec mon épouse Nathalie, nous entamerons bientôt une autre partie de notre vie entre Clermont-Ferrand et Valence en Espagne. Je nous imaginais déjà pêchant en bord de mer, daurades et autres poissons, en parlant de course à pied.

J’étais loin d’être le seul proche de Jean-Pierre. Nous pouvions passer, depuis la cessation de l’activité AE, plusieurs semaines sans nous contacter. Jean-Pierre comptait énormément pour beaucoup d’autres personnes qui, tout comme moi, avaient été entraînées, « élevées » dans son sillage.

Vivre sa passion sans la partager et sans parvenir à hisser ses potes là où ils ne pensaient pouvoir accéder, que ce soit en performance, en responsabilité et compétence, aurait ôté tout sens et toute saveur à son travail, sa persévérance, et son palmarès impressionnant.

Je suis loin de connaître tous les proches de Jean-Pierre, et je sais qu’à cette heure, nous sommes avec Momo, Dali, Jaja, Ponpon, Laurent, totalement effondrés, sidérés, et pour ma part, en colère contre ce destin de merde, très en colere.

Je perds un ami, nous perdons un ami, une sorte de grand frère, mais son épouse Maryse, sa fille Tinou, son fils Greg, Nadine perdent un être des plus précieux. Quand je vois la tristesse et le vide que je ressens, alors que nous étions que rarement en contact, chacun profitant de sa vie, je n’imagine pas la situation de la famille.

Si je devais définir la relation que nous avions personnellement avec JP, c’était le respect et la bonification de la différence, et la capacité à se passer des fumées d’anthologie, à défendre chacun notre bout de gras si nécessaire, à ne jamais dépasser la limite et à fonctionner très rapidement en intégrant le côté positif. On parvenait aussi à deviner sans en parler, là où en était l’autre dans ses aspirations pour envisager la suite, et on respectait et approuvait pleinement les choix personnels qui en découlaient.

Via Athlete Endurance, nous avons pu rencontrer des gens formidables et toujours rester en contact avec eux 20 ans après les débuts.

Quand nous avons décidé de mettre fin à AE et VO2OT, la crise Covid changeant les habitudes des coureurs, cela s’est fait naturellement, sans prise de tête. Nous savions que nous n’étions plus à la page, et les rôles de vieux cons, ce n’était pas notre tasse de thé. Il fallait passer la main à une équipe jeune, connectée à notre époque.

Grâce à Guillaume Adam et son équipe, Athlete Endurance et donc une partie de Jean-Pierre continue de vivre et de partager.

L’argent et le succès d’AE n’ont jamais été notre moteur, même si le côté compétition face à des « partenaires » internet franchissant parfois quelques lignes rouges de temps à autre nous stimulait. JP, c’est un compétiteur. J’aime parler de lui au présent car il sera toujours là. Il est toujours là.

Notre kif, c’était de mettre en pratique nos idées, chose que nous partagions avec Willi, avec qui nous collaborions depuis 2004 et avec qui nous avions monté la société VO2OT et une machine de guerre pour la gestion informatique du coaching à distance qui permettait à JP de suivre 30 à 40 athlètes simultanément.

C’est que JP nous poussait au cul et à l’excellence en développement!

Nous avions un temps d’avance sur les idées et la mise en pratique par rapport à ce qui se faisait en France et ailleurs, mais côté business, on ne voulait pas aller sur certains chemins. Jean-Pierre, c’était la discrétion et le travail, pas la communication à toutes les sauces, et surtout pas de concession vis-à-vis de sa philosophie du sport et de la vie, éléments que nous avions tous les trois en commun et qui, dans le monde moderne, compliquent et freinent les opportunités.

Jean-Pierre n’est plus, c’est un vide immense. Le temps fera son travail et la tristesse fera place à la mémoire des moments passés ensemble. Nous serons au côté de Maryse, Tinou, Greg, le plus et le mieux possible chacun à notre façon, sans doute parfois maladroitement. Puis viendra un moment où la vie continuant, les choses évolueront. Nous avons tous fait la douloureuse expérience de la disparition d’un très proche et de cette sensation étrange de la non-présence physique, du vide dans nos vies, dans nos maisons.

J’ai connu cela à la mort de mon père à 23 ans, logeant encore chez mes parents nous avions pris, avec celle qui sera et est mon épouse, Nathalie, un chat pour donner vie à la maison. Loulou (un croisé siamois gouttière …..) nous a massacré la maison tel le chat de la BD Gaston Lagaffe… Il accomplissait à merveille sa mission en mettant une ambiance électrique où les pantoufles volaient quand il grimpait sur les murs, les rideaux….. je passais mon temps a recoller et le papier des murs avant que ma maman ne s’en rende compte.

Jean Pierre aussi adorait les chats. Indépendant et fidèle à la fois et completement jobard à d’autres.

Paix à ton âme mon ami et que là-haut tu continues à courir à ces vitesses qui me sidéraient.

Merci pour tout.

Infiniment

Je te dédie cette chanson magnifique mon ami :

Les paroles en Français:

Je me souviens toujours de toi
Tu apparais dans mon esprit
Je te vois souvent parmi les gens
Même si des années ont passé et que tu n’es pas là
Je te vois avec tant de clarté
Tu fais revivre les années de notre enfance
Ces moments passés entre amis
Auxquels je ne retournerai plus
Assis sur une étoile quelque part
Mon ami, je sais que tu me regardes
Chaque fois que je pense à toi Je souris, même si je pleure
Aujourd’hui, je demande à Dieu
Que quand mon tour viendra de partir
Ce soit toi Celui qui ouvrira la porte pour moi
Aujourd’hui, je demande à Dieu
De pouvoir te serrer à nouveau dans mes bras
Il sait que c’est pour toi Ces envies de pleurer
Nous avons partagé
Tant de choses dans la vie
Que chaque fois que je regarde le ciel
Je remercie toujours pour ta compagnie
Je ne peux pas accepter que tu ne sois plus là
Le temps passe et tout devient plus difficile
Je vais te porter avec moi
Jusqu’à ce que je te retrouve
Assis sur une étoile quelque part
Mon ami, je sais que tu me regardes
Et chaque fois que je pense à toi
Je souris, même si je pleure
Aujourd’hui, je demande à Dieu
Que quand mon tour viendra de partir
Ce soit toi
Celui qui ouvrira la porte pour moi
Aujourd’hui, je demande à Dieu
De pouvoir te serrer à nouveau dans mes bras
Il sait que c’est pour toi
Ces envies de pleurer

Laurent Colas

Laurent Colas
Laurent ColasPassionné de sport et d'informatique, Laurent aime transmettre son expérience de coureur et d'entraineur, en particulier à tout ce qui touche à la physiologie. Fondateur du site en espagnol manolo-running-coach.com